Etymologie et histoire de Landean

ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LANDEAN

Landéan vient du breton "lan" (monastère) et du breton "dehen" (doyen).    
       
La paroisse de Landéan (Lan-Dean, église du Doyen) semble remonter au milieu du IXème siècle, époque à laquelle se fondent des colonies bretonnes sur la frontière Est de la Bretagne. Landéan appartient à l'abbaye de Rillé à Fougères dès la fin du XIIème siècle, puis à l'ancien évêché de Rennes. 

Le nom de cette paroisse appartient à la langue bretonne. Lan répond à l'idée d'église, ou plutôt de lieu consacré au culte ; quant à déan, il signifie doyen : de sorte que Landéan peut se traduire par l'église du doyen. On peut donc regarder, en général, les paroisses qui présentent ce radical lan comme existant dès le IXème siècle, car à partir du Xème et surtout du XIème siècle la langue bretonne n'a plus été en usage en Haute-Bretagne.

Quant à la présence de ces noms dans le pays de Fougères, elle est, aux yeux de M. Maupillé, « une donnée à peu près certaine de l'établissement d'une colonie bretonne dans ces parages à l'époque où ce peuple ajouta à ses possessions les terres les plus rapprochées de la Normandie et du Maine, c'est-à-dire vers le milieu du IXème siècle ».
 Landéan serait, par conséquent, « une des plus anciennes paroisses de la contrée ; et si nous nous en rapportons à son nom et à l'idée qu'il exprime, son église aurait même eu sur les autres églises de même origine, dans sa circonscription, une prééminence que nous ne voyons pas confirmée par l'histoire. Du reste, la perte de cette prééminence s'explique aisément par les évènements qui s'accomplirent un demi-siècle plus tard, lorsque les Bretons, refoulés dans leurs anciennes possessions, furent obligés de renoncer à l'occupation d'un pays dans lequel le fléau de la guerre avait tout dévasté. Tout porte à croire que la primitive église de Landéan disparut dans ce grand désastre ; et lorsqu'un siècle plus tard le calme rétabli permit de procéder à la reconstitution des paroisses, elle recouvra son nom avec l'existence, mais non son ancienne dignité » (M. Maupillé, Notices historiques sur les paroisses du canton de Fougères, 77 et 78).

Quoi qu'il en soit, ce n'est que vers le milieu du XIIème siècle que Landéan fait son apparition dans notre histoire. Cette paroisse nous est alors révélée par la donation d'une partie de ses dîmes, faite vers 1150 par Garnier Bool, bourgeois de Fougères, au prieuré de Saint-Sauveur-des-Landes. En 1161, l'église de Landéan était encore entre les mains de prêtres séculiers, comme le prouve l'assistance de ces prêtres, nommés Geoffroy et Gédouyn, à un acte par lequel l'évêque de Rennes mit d'accord le prieur de Saint-Sauveur-des-Landes et les enfants de Garnier Bool. Mais elle n'y resta pas longtemps et elle ne tarda pas à passer à l'abbaye de Rillé. Dès 1163, en effet, ce monastère possédait en Landéan une prairie, « unum jornale prati in Landeanio », don de Raoul de Teillay (D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 653) ; mais, selon M. Maupillé, ce ne fut que de 1197 à 1200 que les chanoines réguliers de Rillé apparaissent d'une manière certaine en possession de l'église de Landéan. Ils fondèrent en ce lieu un prieuré-cure et ils administrèrent eux-mêmes la paroisse jusqu'à la Révolution.
 Landéan a été érigée en cure de deuxième classe par ordonnance royale en date du 24 février 1827 (Pouillé de Rennes).
La châtellenie du Hallay était la maison seigneuriale de la paroisse : elle avait un droit de haute justice et un droit de quintaine qui s'exerçait au Pâtis de la Quintaine
Au hameau du Châtel, il existait en 1148, une maison de chasse, nommée la Foresterie, où aimaient à séjourner les barons de Fougères, et où Henri Ier remit l'abbaye de Rillé à son fils Raoul, en présence de ses vassaux. Les Celliers de Landéan sont creusés dans la forêt en 1173 pour mettre les trésors de Raoul de Fougères et de ses vassaux à l'abri des Anglais. A noter qu'un couvent de Cordeliers, fondé en 1441, par le duc de Bretagne, François Ier, dans l'endroit de la forêt nommé le Pas-au-Meunier, a laissé quelques restes de ses anciens édifices ruinés par la guerre civile (1793).
On rencontre les appellations suivantes : Landeanium (en 1150), Landeen (en 1158), Landeham (en 1210), Landeanum (en 1410), Landanium (en 1516).

Note 1 :
 Le lieu de Chesnelé (en Landéan) pourrait être l'endroit où se retira au début du XIIème siècle un pieux solitaire appelé Bernard de Tyron. Le lieu de Saint-Martin (en Landéan) pourrait être l'emplacement de l'ancienne église Saint-Martin-du-Bois, dont Raoul Ier de Fougères transféra le culte à Laignelet vers la fin du XIème siècle.
Note 2 :
liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Landéan :

 Geffroy et Gédouyn (en 1161). Frère Thomas Galiot (chanoine régulier ; en 1419). Jehan Déguilles (recteur en même temps de Combourg et de Louvigné-du-Désert ; en 1517). Jean Le Clerc (évêque de Macérata, auditeur de rote, trésorier de Rennes et archidiacre de Dinan, prieur-recteur commendataire ; en 1540). Nicolas Freslon (en 1596). Frère Nicolas Pinot (en 1610 ; il devint prieur claustral de Rillé en 1615, aumônier et conseiller du roi en 1641 ; décédé le 13 novembre 1650 et inhumé le 15). Frère Jean Gillart (présenté par l'abbé de Rillé le 21 novembre 1650, il établit le Rosaire à Landéan en 1653, rendit aveu au roi en 1663 et résigna en faveur du suivant, son neveu ; décédé le 7 mars 1670). Guillaume Hameau (pourvu vers 1670, il rendit aveu au roi en 1676 et fit enregistrer en 1698 ses armoiries : d'or à trois arbres arrachés de sinople, 2, 1 ; décédé le 1er octobre 1717 et inhumé le 3 dans l'église). Frère Vincent Hameau (il fut pourvu en 1717 ; décédé âgé de cinquante-trois ans, le 25 avril 1723, et inhumé le lendemain dans l'église). Frère Charles-Louis Denyau (pourvu le 21 mai 1723, il prit possession le 24 et devint recteur de Fleurigné en 1728). Frère Simon-Joseph Coquebert (pourvu le 14 juin 1728, il se démit au bout d'un an). Frère Jean-Paul de Ravenel (il fut pourvu le 28 juin 1729 ; décédé âgé de soixante ans, 7 février 1753, à Fougères, et inhumé à l'abbaye de Rillé). Frère Gabriel-Maurice Bordier (il fut pourvu le 10 février 1753 ; décédé le 19 novembre 1778). Frère Joseph-Claude Proust (précédemment prieur des Loges-Marchix, pourvu le 17 décembre 1778, il gouverna jusqu'à la Révolution ; décédé en Angleterre). Julien-Pierre Tréhoret (1803-1812). Pierre Pacorin (1812-1818). Jean-Joseph Durocher (1818-1852). Julien Bertin (1853-1882). Olivier Verdier (à partir de 1882), .......


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